Guide pour améliorer la performance énergétique d’un appartement en copropriété

La France compte plus de 13 millions d’appartements. Près de 15 % sont classés comme passoires thermiques, autrement dit avec une classe F ou G du DPE. En ajoutant ceux classés E (1 sur 5), cela fait presque 5 millions d’appartements considérés comme énergivores, et concernés par la future interdiction de location. Il est donc temps d’améliorer leur performance énergétique ! Mais comment faire ? Voici des conseils pour rendre un appartement moins gourmand et plus confortable grâce à des travaux en copropriété.

Des appartements énergivores bientôt interdits à la location

C’est la mesure phare pour les appartements en matière de transition énergétique, entérinée dans la loi Climat et résilience. Progressivement, entre 2025 et 2034, les passoires thermiques deviennent interdites à la location. Ce type de logement entraîne un gaspillage de chauffage important et donc des dépenses élevées. Autres problèmes : les émissions de gaz à effet de serre et les ressources qui s’épuisent plus rapidement.

Des milliers de bailleurs se retrouvent donc dans l’obligation d’entreprendre des actions d’efficacité énergétique, s’ils veulent continuer à louer leur(s) bien(s) dans les années à venir.

Le calendrier d’interdiction, qui vise autant les maisons individuelles que les copropriétés, s’étale sur une décennie :

  • 2025 : tous les logements classés G ;
  • 2028 : tous les logements classés F ;
  • 2034 : tous les logements classés E.

Pour gagner une ou plusieurs classes énergétiques, changer les ampoules pour des LED ne suffit pas ! Il faut se lancer dans des opérations de rénovation plus ambitieuses.

Les travaux de rénovation énergétique en copropriété

Un projet de rénovation en appartement s’avère plus complexe qu’en maison individuelle. En effet, de nombreux travaux nécessitent l’accord de la copropriété, à partir du moment où ils touchent aux parties communes ou à l’aspect extérieur de l’immeuble (même s’il s’agit d’une partie privative comme un balcon). Cela passe donc par un vote à la majorité en assemblée générale des copropriétaires.

Cette démarche peut compromettre l’amélioration de la performance énergétique. Car la seule rénovation individuelle à l’intérieur de l’appartement permet difficilement d’atteindre un gain énergétique important. Il faut souvent inclure des travaux collectifs : isolation thermique par l’extérieur (ITE), changement du système de chauffage collectif, etc. Parlez-en aux autres copropriétaires et au syndic dès que possible pour inscrire les idées à l’ordre du jour de la prochaine AG !

Toutefois, vous trouverez ici des exemples de travaux individuels, à concrétiser en parallèle des décisions de la copropriété. 

L’isolation thermique intérieure

L’ITI consiste à isoler les murs intérieurs, et non sur la façade du bâtiment comme pour l’ITE. Cette opération à l’avantage d’être plus simple à mettre en œuvre en appartement — pas d’impact sur la copropriété — mais elle réduit la surface habitable. Elle présente aussi l’inconvénient de rendre la pièce inhabitable le temps des travaux.

Enfin, l’efficacité est moindre par rapport à l’isolation par l’extérieur, car cette dernière traite davantage de ponts thermiques (zones de déperditions souvent difficiles à supprimer, comme la jonction entre deux parois).

Le changement de système de chauffage individuel

Si l’appartement est chauffé individuellement, il est possible d’envisager le remplacement d’un vieux système énergivore (radiateur grille-pain, chaudière gaz…). À partir du moment où cela n’affecte pas les parties communes — attention au conduit d’évacuation des fumées par exemple —, les travaux n’obligent pas à obtenir l’autorisation des copropriétaires.

Il existe aujourd’hui des technologies plus économes en énergie : chaudière à condensation, émetteurs électriques performants… À la clé : une baisse des factures de chauffage et un confort accru. En installant un thermostat de régulation, l’occupant peut contrôler la température voire la programmer à distance.

La ventilation

Améliorer l’isolation implique souvent de revoir le système de ventilation, afin de s’assurer que le renouvellement d’air est correct. La VMC double flux fait partie des solutions les plus performantes et économes.

Les aides financières pour améliorer la performance énergétique d’un appartement

Rénover un appartement a un coût. Les projets se chiffrent souvent en milliers d’euros ; de quoi décourager beaucoup de propriétaires. La solution ? Demander des financements publics et privés pour diminuer l’investissement. Ça tombe bien, les principaux dispositifs sont cumulables et accessibles à tous les ménages, sans condition de revenus.

MaPrimeRénov’Copro ou individuelle

MaPrimeRénov’ a été créée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) en 2020. À ses débuts, elle se destinait exclusivement à un profil bien spécifique : les ménages propriétaires occupants aux revenus modestes ou très modestes. Le dispositif a depuis bien évolué et s’est élargi à un grand public.

En 2022, Ma Prime Rénov’ permet donc de financer des travaux pour :

  • Les propriétaires individuels occupants ;
  • Les propriétaires individuels bailleurs ;
  • Les syndicats de copropriétaires pour rénover un immeuble.

Et ce, sans condition de ressources. Seul le montant varie en fonction des revenus du demandeur, pour les primes individuelles.

En appartement, l’aide peut donc être intéressante dans deux cas :

  1. Pour rénover les parties privatives grâce à la prime individuelle (travaux évoqués précédemment) ;
  2. Pour rénover l’ensemble de la résidence grâce à la prime collective, baptisée MaPrimeRénov’Copro. Celle-ci concerne un projet de rénovation globale : 35 % de gain énergétique minimum, avec audit préalable et Assistance à Maîtrise d’Ouvrage. Parfait pour gagner plusieurs classes sur l’étiquette DPE donc !

Les CEE et primes Coup de pouce

Contrairement à MaPrimeRénov’, le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) provient d’une source privée : les fournisseurs de gaz, carburants, fioul, électricité… Ces entreprises ont l’obligation légale d’atteindre des objectifs quant à la diminution de la consommation énergétique nationale. Pour ce faire, elles financent des opérations améliorant la performance énergétique des bâtiments et de leurs équipements.

Parmi les bâtiments éligibles, on retrouve les copropriétés, les maisons, les bureaux, les hôtels, les industries, etc. Un appartement peut donc bénéficier de primes CEE pour divers chantiers de rénovation thermique : isolation, chauffage, éclairage, installation d’appareils plus écoresponsables, entre autres.

Les montants et les démarches d’obtention peuvent être complexes à comprendre. C’est pourquoi la sollicitation d’un expert en énergie comme Hellio peut présenter un intérêt, afin de ne pas passer à côté d’un financement optimal.

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