Le potager du paresseux, une démarche écoresponsable

Le potager du paresseux est une nouvelle méthode de production agricole dont le but est de produire des légumes sans engrais chimiques et sans pesticides tout en réduisant considérablement les efforts physiques nécessaires au jardinier.

Cette technique est une innovante création de Didier Helmstetter (lien en NO FOLLOW SVP), ingénieur agronome et formateur né en France en 1953. Son objectif est de trouver des moyens pour améliorer les systèmes de production des cultures. L’idée du potager du paresseux lui est venue suite à un problème de santé qui a diminué sa force physique, il lui fallait donc trouver une nouvelle méthode pour continuer à faire ses potagers sans risque pour sa santé. Didier faisait en effet des potagers “depuis toujours”.

Définition et avantages

La technique consiste à couvrir toute la surface du sol de culture avec une couche épaisse d’une matière organique: le foin! Le principe ici est de maintenir le terrain couvert en l’état durant toute l’année, c’est à dire avant, pendant et après la croissance des fruits et légumes. Ni laa surface ni le sol en profondeur ne doivent être travaillés ou remués (pas de labour, de grelinette, ni de butte non plus). Avec le temps, le sol sous la matière organique devient bien grumeleux et favorise, mécaniquement et chimiquement, la prolifération de la vie du sol!

En effet; l’utilisation du foin pour le potager du paresseux enrichi et nourrit le sol, et les organismes vivants (bactéries, champignons, vers de terre…) qui s’y trouvent. Leurs actions ameublissent le sol et il n’est plus nécessaire de le bêcher pour le décompacter, bien au contraire, cela nuirait à la vie macrobiologique du sol, nombreux sont les vers de terre qui sont “haché” durant une labour! La décomposition du foin nourrit également directement les racines des cultures et maintient l’humidité dans le sol, ainsi que la température sur les premiers centimètre lorsqu’il gel!

L’adoption du foin présente également les avantages de la permaculture classique faite avec de la paille ou du Bois Raméal Fragmenté (BRF). Le foin produit une sorte de couverture qui empêche toutes les mauvaises herbes de pousser. De même, les adventices (que nous connaissons couramment sous le nom de mauvaises herbes) ne pousseront pas par manque de lumière. Le jardinier n’aura donc aucunement besoin de désherber ses cultures. Au fil des mois, certaines adventices particulièrement tenaces et résistants peuvent cependant percer la couverture organique de foin. Dans ce cas, il faudra simplement les arracher pour assurer la protection de vos plants. Dans tous les cas c’est un travail bien moins pénible à faire qu’en l’absence de couverture du sol.

Quant au BRF, il est plus utilisé pour les cultures du framboisier ou du fraisier. Cette matière organique est très résistanteà la dégradation. Elle stimule aussi l’apparition de certains champions qui forment une sorte de mycorhize avec les racines des plantes. L’apparition de ces champignons aide à réduire le taux d’éléments minéraux dans le sol, ainsi que la quantité d’eau lorsqu’ils sont trop élevés. Leur action est bénéfique aux plantes qui peuvent alors avoir assez de racines dans le sol afin de bien se développer.

Le potager du paresseux a-t-il des inconvénients ?

Suivre les principes du potager du paresseux est vraiment avantageux pour cultiver des légumes au naturel dans votre potager sans déployer une grande force physique. Mais, il faut trouver une source de foin proche de chez vous et il faut garder à l’esprit qu’à certaines périodes de l’année, notamment au printemps, les limaces apparaissent. Le jardinier doit donc être attentif pour les éliminer.

La couche épaisse de foin peut attirer des rats-taupiers (ou campagnols). Ils sont dangereux pour les cultures de pommes de terre, carottes, betteraves, et autres légumes car ils déterrent les légumes pour s’en nourrir. Le jardinier pourra choisir, ou non, de s’en débarrasser avec des pièges.

Quelles récoltes peut-on obtenir dans un potager du paresseux ?

Comparé à un potager conventionnel, le potager du paresseux offre des rendements bien plus intéressants. Par exemple, les tomates sont abondantes et ont une meilleure résistance au mildiou puisqu’elles profitent au mieux des rayons du soleil. De même, les salades cultivées avec la même technique de production résistent bien au gel. L’objectif est donc atteint : avoir de bons rendements sans pesticides, engrais, ni même travail du sol (du moins par l’homme). La technique du potager du paresseux est donc un cran au dessus de toutes les techniques culturales actuelles même l’agriculture biologique ou biodynamies qui continuent d’utiliser des produits de traitement. Le potager du paresseux peut être donc considérée comme un potager plus que bio !