L’Étincelle : Former les techniciens de la transition énergétique

Un projet né d'un constat urgent

L'Étincelle a vu le jour en août 2023, grâce à l'initiative de trois cofondateurs, Paul Munos, Geoffrey Poirrier et Xavier Fraysse. Le constat était simple, mais alarmant : « Il manque 500 000 techniciens d'ici à 2050 pour réaliser tous les chantiers de la transition énergétique », explique Paul Munos. Ces métiers, en forte demande, jouent un rôle clé dans le déploiement des énergies renouvelables, qu'il s'agisse de l'installation de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes, ou encore de l'adaptation des infrastructures énergétiques aux nouveaux défis technologiques.

L'objectif de l'Étincelle est clair : combler la pénurie actuelle en formant des professionnels prêts à intervenir immédiatement sur le terrain. Les formations proposées sont intensives, alliant théorie et pratique, et débouchent sur un emploi, en alternance ou en CDI. Avec des campus à Paris, Lyon et Toulouse, l'Étincelle forme chaque année des candidats venus principalement des secteurs en reconversion professionnelle ou en recherche d'emploi ou en poursuite d'études techniques. Ces formations sont adaptées aux besoins des entreprises partenaires, qui peinent à recruter des techniciens qualifiés malgré une demande croissante.

Des métiers en forte demande

Le secteur des énergies renouvelables connaît une croissance spectaculaire, et certains métiers se trouvent en tension. Paul Munos nous précise que l'installation de panneaux photovoltaïques, la maintenance des bornes de recharge pour véhicules électriques, et la gestion des réseaux électriques sont des domaines particulièrement en manque de main-d'œuvre. « À ce jour, 33% de l'électricité que nous produisons provient des énergies renouvelables, mais les objectifs pour 2050 sont de 85% », souligne-t-il, mettant en lumière l'ampleur des besoins à venir.

Parmi les métiers les plus recherchés, ceux liés à l’installation des énergies renouvelables et aux réseaux électriques sont essentiels. Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, prévoit par exemple de recruter 15 000 techniciens dans les années à venir pour soutenir la transition énergétique. L'Étincelle a su se positionner pour répondre à cette demande en proposant des formations ciblées, comme celle d'installateur et mainteneur de panneaux photovoltaïques ou de bornes de recharge de véhicules électriques.

Des formations accessibles à tous

L'une des particularités de l'Étincelle est de rendre la formation accessible à des profils variés, sans condition de diplôme préalable. Les formations s'adressent en priorité aux demandeurs d'emploi, mais également aux salariés en mobilité interne. Le seul prérequis est une maîtrise suffisante du français, à l'oral comme à l’écrit et une appétence pour les métiers manuels. « Nous ne demandons pas de diplôme spécifique, mais une appétence pour le travail manuel et de terrain. Il faut être capable d’évoluer dans des conditions parfois exigeantes (hauteur, extérieur, métier physique, ndlr). » précise Paul Munos.

Les candidats intéressés par ces formations doivent aussi être prêts à travailler en extérieur, souvent en déplacement, et parfois en hauteur, comme c'est le cas pour les installateurs de panneaux photovoltaïques. Les formations se déroulent sur plusieurs semaines, et les étudiants bénéficient d'un accompagnement personnalisé, incluant des habilitations nécessaires pour être directement opérationnels à la fin de leur cursus.

Une approche pratique pour une insertion rapide

L'une des grandes forces de l'Étincelle réside dans l’approche pragmatique de ses formations. Les campus ne se limitent pas à des salles de classe traditionnelles, mais sont équipés de plateaux techniques où plus de 50% de la formation est dédiée aux travaux pratiques. « Nos formateurs sont des professionnels du secteur, installateurs eux-mêmes ou issus du BTP. Ils apportent une expertise du terrain et forment nos étudiants aux normes de sécurité et aux exigences techniques spécifiques des chantiers », explique Paul Munos.

Cette approche permet aux étudiants d’acquérir non seulement les compétences théoriques, mais aussi les habilitations nécessaires pour intervenir immédiatement sur les chantiers, rendant ainsi l’emploi durable et rapide. « Nous avons un excellent taux de réussite : 9 personnes sur 10 qui terminent notre formation commencent un CDI ou une alternance dans une entreprise », ajoute-t-il.

Répondre aux besoins des entreprises

Les entreprises du secteur, souvent confrontées à des difficultés de recrutement, se tournent vers l'Étincelle pour combler leurs besoins en techniciens qualifiés. Celles-ci ont des carnets de commandes pleins, mais peinent à recruter suffisamment de main-d'œuvre pour répondre à la demande. « Nous rencontrons les entreprises lors de salons professionnels, ou sur des mises en relation via des partenaires comme les fabricants de matériel électrique », précise Paul Munos. L'Étincelle joue donc un rôle clé en facilitant l'insertion de ses diplômés dans des entreprises partenaires, qui connaissent déjà les profils des candidats.

Un avenir ambitieux pour l'Étincelle

En ce qui concerne l'avenir de l’Étincelle, Paul Munos est ambitieux. « Nous avons aujourd'hui trois campus à Paris, Lyon et Toulouse, et nous envisageons d'en ouvrir d'autres, notamment à Marseille et Bordeaux, si possible dès 2026 », annonce-t-il. L’objectif est de répondre à la demande croissante de formation dans le secteur de la transition énergétique, tout en élargissant l’offre pour inclure des formations de niveau supérieur, comme des BTS en électrotechnique. Cela permettrait de répondre aux besoins des entreprises industrielles, en particulier celles qui cherchent des techniciens spécialisés dans des projets d'envergure.

Rejoindre l'aventure de la transition énergétique

Pour Paul Munos, l'enjeu est de taille : « Il s'agit de répondre à un besoin urgent et de contribuer activement à la transition énergétique en formant les talents de demain. » En plus d’une rémunération attractive, ces métiers offrent des perspectives d’évolution intéressantes, comme le passage à des rôles d'encadrement ou la possibilité de devenir référent technique. Et pour ceux qui hésitent encore, Paul Munos a un message clair : « Ce sont des métiers d’avenir, porteurs de sens et de rémunération. »

Avec une formation ciblée, des partenariats solides et une forte demande de main-d'œuvre, l'Étincelle est bien positionnée pour jouer un rôle clé dans la formation des techniciens qui façonneront l’avenir de l’énergie.

N'hésitez pas à regarder l'intégralité de l'entretien avec Paul Munos en vidéo !

À découvrir aussi

publié le 26 février 2025 par papernest

Rencontre avec Olivier Guiraud de Qair

Au Forum EnerGaïa, papernest a échangé avec Olivier Guiraud (Qair) sur Eolmed, projet d'éolien flottant en Méditerranée. Fragilisé par un manque de soutien gouvernemental, il a failli échouer avant de rebondir grâce à la mobilisation de ses acteurs.

publié le 26 février 2025 par papernest

Le décret agrivoltaïsme atteindra-t-il sa cible ?

L'agriculture est en crise en France depuis de nombreuses années. Le développement accéléré de l'énergie photovoltaïque, et donc de l'agrivoltaïsme, est pour le secteur une véritable opportunité. Mais comment s'y prendre pour ne pas nuire à la production agricole ? C'est précisément ce que vise un décret paru l'année dernière en avril. État des lieux.

publié le 7 février 2025 par François Leclerc

Énergie à la Une : décrypter l'énergie

Crise énergétique, innovations, climat : l'énergie soulève des questions complexes. Avec "Énergie à la Une", Papernest propose un podcast accessible à tous, pour mieux comprendre ces enjeux, que vous soyez expert ou curieux.