Dernière mise à jour le 20 mars 2025 à 14:29
Journaliste spécialisée dans l'énergie
Julia Guinamard est une journaliste spécialisée dans l’industrie, les technologies, l’énergie et la finance. Depuis février 2024, elle écrit en tant que journaliste indépendante pour Le Journal des Entreprises et Siècle Digital, tout en réalisant des missions de journalisme corporate. Elle a également une expérience significative en presse quotidienne régionale au Journal de la Haute-Marne, abordant divers sujets locaux. Son expertise lui permet de traiter des sujets complexes avec clarté et rigueur.
Nous suivre
Contact Presse
Table of Contents
Table of Contents
« Le fonctionnement du marché spot favorise la baisse des énergies les plus polluantes, qui sont également les plus chères. Nous avons observé ce phénomène en Allemagne, où l’éolien a remplacé les centrales à charbon et à gaz », explique Clément Bouilloux, directeur France de Montel Analytics, entreprise qui édite des logiciels de suivi des marchés financiers. Associer capitalisme et transition énergétique, cela pourrait surprendre. Pourtant, comme le marché spot fixe des prix tout en hiérarchisant les différentes productions, il exerce une influence allant au-delà de la finance. Il classe l’activation des centrales en fonction de leurs coûts variables, soit leurs coûts de production comme l’achat de combustibles. Les centrales électriques sont ainsi sollicitées en fonction des dépenses qu’elles occasionnent, les moins onéreuses étant prioritaires. C’est ce qui est appelé le "merit order".
« L’éolien et le photovoltaïque ont grignoté les parts de marché du charbon et du gaz »
« En France, très peu de gaz et de charbon ont tourné cette année. L’éolien et le photovoltaïque ont grignoté leurs parts de marché. Une première phase de transition a ainsi été achevée. Nous sommes, actuellement, en train d’en passer une nouvelle, où les énergies renouvelables vont venir marcher sur les plates-bandes du nucléaire », explique Clément Bouilloux.
« Le cas le plus commun est en été, lorsqu’il y a beaucoup d’ensoleillement alors que les besoins sont faibles », explique le directeur France de Montel Analtytics. De plus en plus fréquente, cette situation de surproduction entraîne des prix négatifs.
« Les périodes de prix négatifs restent marginales, mais elles commencent à être suffisamment importantes pour qu’elles deviennent un problème », pointe Clément Bouilloux. Se trouve en jeu la soutenabilité économique de certaines centrales.
« Il y a 3 ans, cette situation n’était pas prépondérante. Des parcs éoliens et photovoltaïques ont donc été construits sans que cette charge financière soit prise en compte. Cela fausse les prévisions de rentabilité et crée des difficultés quant aux remboursements d’emprunts. »À ses yeux, la plus grosse problématique porte sur le solaire. Le photovoltaïque a le désavantage d’être intermittent, mais avec des heures plutôt fixes. Celles-ci suivent l'ensoleillement avec des pics de production entre 12h et 15h, une période de faible demande.
« Le photovoltaïque finit par grignoter lui-même ses parts de marché. Plus il y a de solaire installé, moins les promoteurs gagnent de l’argent », déplore Clément Bouilloux qui n’est pas pour autant défaitiste.
« Rendre la demande pilotable pour l’adapter à l’intermittence du renouvelable »
« Il faut rendre la demande pilotable pour qu’elle s’adapte à l’intermittence du renouvelable. On pourrait, par exemple, électrifier davantage les voitures et encourager leur chargement sur les horaires de forte production du photovoltaïque », estime le directeur de Montel Analytics. Le développement de l’internet des objets pourrait aussi constituer un levier, en permettant de lancer sa machine à laver depuis son lieu de travail lorsque le soleil est à son zénith. Autre solution avancée : augmenter la demande pour répondre à l’offre. Une idée qui va dans le sens des scénarios de réindustrialisation.
« Peu importe la solution, il ne faudrait pas qu’elle tarde à arriver. Les prix négatifs sont déjà là, il nous faut y remédier d’ici les deux années à venir », conclut-il.
publié le 26 février 2025 par papernest
Le gouvernement a décidé de maintenir les tarifs réglementés de vente de l'électricité. Une décision qui va dans le sens de la CRE, mais qui s'oppose à celle de l'Autorité de la concurrence.
publié le 26 février 2025 par papernest
Jacques Percebois, économiste et spécialiste de l'énergie, analyse, pour papernest, la réforme du marché européen de l'énergie. Prix négatifs de l'électricité, tension sur les réseaux, prix qui s'envolent... l'économiste nous dit tout.
publié le 26 février 2025 par papernest
Une conversation avec Julien Tchernia, PDG et co-fondateur de Ekwateur, abordant les innovations et les défis dans le secteur de l'énergie verte.