Investissement immobilier à Paris : le luxe repart

Le marché immobilier a le vent en poupe depuis 2015, et la baisse historique des taux de crédit cet été ne devrait pas démentir cette tendance. Mais il y a un secteur qui profite particulièrement de cette embellie : c’est l’investissement immobilier de luxe dans la capitale, qui après plusieurs années de marasme, repart à la hausse. Et attire des acheteurs aussi bien Français qu’étrangers.

Les bons chiffres de l’immobilier de luxe en 2015

Tous les professionnels de l’investissement immobilier le disent : le marché du luxe a repris des couleurs en 2015. Surfant sur la bonne vague qui a profité à l’ensemble du marché, le luxe a su se tailler la part de lion en termes de volume (+ 15 % pour Barnes International, + 23 % pour Fléau Immobilier, le leader du secteur) comme en termes de chiffre d’affaire (Fléau Immobilier a annoncé une somme de 3,8 milliards d’euros). Sans parler d’un signe qui ne trompe pas, le fait que le portefeuille des biens se dégonfle doucement, mais sûrement : en valeur, le stock est ainsi passé de 5,4 milliards d’euros en 2012 à 3,1 milliards d’euros mi-2016.

Pour la banque Coldwell Banker, qui a mené une étude en collaboration avec un site d’immobilier de luxe (à voir ici), la hausse des ventes à Paris dans ce secteur a atteint, en 2015, 157 % au premier semestre, en comparaison avec la même période l’année précédente. Sur toute la France, le volume des ventes a progressé de 42 % par rapport à 2014. En conséquence, la banque se veut optimiste : elle prévoit une progression de 66 % au cours de l’année 2016 ! Ce que semble confirmer Fléau Immobilier, qui annonce avoir réalisé, ces derniers mois, une dizaine de ventes pour des biens dépassant les 10 millions d’euros.

Investissement immobilier de luxe à Paris : les raisons du succès

Comment expliquer cette bonne santé insolente, dans un segment de l’investissement immobilier qui s’était progressivement enfoncé dans le marasme jusqu’à atteindre des abîmes autour de 2012-2013 ? Le marché du luxe a bénéficié de la conjoncture qui a permis à l’immobilier global de retrouver le sourire, soit :

• La baisse continue des taux d’intérêt depuis l’année dernière, de quoi souscrire un prêt immobilier dans des conditions de plus en plus favorables ;
• La diminution relative des prix (15 % en moyenne depuis le pic de 2011, dans le domaine du luxe).

Parmi les biens qui ont la cote, citons : les appartements familiaux d’une valeur de 1 à 2 millions d’euros, qui se vendent de nouveau très bien après avoir été délaissés pendant la crise (avec des prix qui désormais s’orientent à la hausse). Et les grands biens à rénover du XVIe arrondissement : le prix au mètre carré, qui était passé sous la barre des 8 000 euros, vient de franchir les 10 000 euros.

Les investisseurs étrangers boostent le marché

L’autre raison du succès du luxe, c’est le retour des acheteurs étrangers, qui ont boosté l’investissement immobilier sur les biens de prestige à Paris. Et pour cause, ils ont bénéficié de conditions idéales :

• La dépréciation progressive de l’euro face au dollar (- 20 % en deux ans) ;
• La baisse des prix qui s’est répercutée de façon plus importante encore sur le marché mondiale, du fait de l’augmentation des coûts d’acquisition dans la plupart des grandes capitales : les prix à New York et Londres ont bondi de 30 à 40 % entre 2012 et 2015 – à côté, Paris ferait presque figure de ville bon marché.

Le retour de la clientèle étrangère est une excellente nouvelle pour le milieu de l’immobilier de luxe. Les acheteurs du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Émirats arabes unis) retrouvent le goût des belles avenues parisiennes ; et les acquéreurs chinois, quant à eux, lorgnent du côté de Neuilly-sur-Seine et de ses jolies maisons avec jardin.

Le retour de la clientèle française

Pour autant, les Français ne sont pas oubliés. L’investissement immobilier dans le luxe concerne également les acheteurs hexagonaux, qui se montrent surtout intéressés par les biens destinés aux familles : des appartements valorisés entre 1 et 2 millions d’euros, placés à proximité des transports et des écoles. Ces acheteurs sont des Français résidant sur le territoire, ou des expatriés désireux de faire un investissement immobilier à des fins de location ou pour préparer leur retour.

Même les biens de prestige bénéficient de la montée en puissance des acquéreurs français. Après avoir attiré exclusivement des étrangers, ces biens, dont les prix dépassent les 10 millions d’euros, ne sont plus acquis uniquement par des investisseurs venus d’au-delà des frontières.

On le voit : non seulement l’immobilier de luxe repart à la hausse, mais c’est un secteur qui a encore de beaux jours devant lui, et qui ne devrait pas connaître de nouvelle crise de si tôt.