Ecojoko, la sobriété électrique à portée de main

Face à la hausse durable des prix de l’électricité et la question brûlante de la sobriété énergétique, de plus en plus de foyers cherchent à mieux comprendre – et maîtriser – leur consommation. Parmi les solutions émergentes, l’assistant connecté ecojoko propose de rendre visible l’invisible : les kilowattheures dépensés sans le savoir.
Parmi les gestes devenus routiniers dans les foyers français depuis 2022 – baisser le chauffage, éteindre les veilles, débrancher les chargeurs – beaucoup relèvent encore d’une part d’approximation. Que consomme réellement un congélateur, un chauffe-eau mal réglé ou une box Internet laissée allumée en permanence ? À cette question, ecojoko apporte une réponse concrète : un assistant de suivi énergétique en temps réel, capable d’afficher la consommation instantanée du foyer, appareil par appareil.
Un outil pour passer de l’intention à l’action
Lancée en 2017, la solution ecojoko se compose de trois éléments : un capteur à fixer sur le disjoncteur ou le compteur Linky, un afficheur placé dans la pièce de vie, et une application mobile. L’enjeu : rendre visibles les postes de consommation, pour déclencher des économies immédiates.
« Aujourd’hui, on sait tous qu’il faut éteindre les lumières en partant, mais personne ne connaît la consommation de son frigo ou de son chauffe-eau. Notre objectif, c’est de lever ce voile-là », explique Pierre Picavet, porte-parole d’ecojoko.
Et l’’impact est mesurable. « Une étude du CNRS a montré qu’un foyer peut réduire sa consommation de 23 % s’il a accès à des mesures précises et en temps réel. Nos utilisateurs, en moyenne, réalisent 18 % d’économies trois semaines après l’installation », précise-t-il. Dans certains cas, les économies dépassent largement la moyenne : un client a ainsi économisé plus de 750 € sur deux ans, selon les données récoltées par la start-up.
À l’échelle nationale, le gaspillage représente environ 380 € par foyer et par an, soit l’équivalent de sept réacteurs nucléaires fonctionnant pour rien. « On parle de construire de nouvelles centrales, mais on oublie souvent qu’agir sur la consommation est tout aussi stratégique », rappelle Pierre Picavet.
Une consommation encore trop opaque
Selon le baromètre annuel de l’énergie publié par le Médiateur national en novembre 2024, 85 % des Français considèrent toujours les factures d’énergie comme une préoccupation majeure, un chiffre stable depuis la crise de 2022. Pourtant, 45 % des foyers déclarent déjà faire le maximum pour consommer moins.
« Cela montre que les gestes simples ne suffisent plus. Il faut des outils qui permettent d'aller plus loin, en objectivant ce que l’on ne perçoit pas naturellement », insiste le porte-parole. Ainsi, les motivations sont d’abord financières (88 %), loin devant les considérations environnementales (44 %). « On ne culpabilise pas nos utilisateurs : si l’économie financière est la porte d’entrée, tant mieux. Ensuite, beaucoup découvrent aussi un impact écologique. »
Différences avec les dispositifs publics
Depuis octobre 2022, les fournisseurs d’électricité ont l’obligation de proposer une solution de suivi en temps réel pour les bénéficiaires du chèque énergie. Ces offres – Info Watt chez EDF, Mon Elec en Direct chez Engie, Live Watt chez Ekwateur, entre autres – ne proposent ni écran déporté, ni analyse par appareil, et nécessitent une connexion Wi-Fi à proximité du compteur Linky.
ecojoko, à l’inverse, fonctionne indépendamment d’Internet, fournit une analyse fine par catégorie d’équipement (chauffage, cuisson, multimédia, etc.), et peut également identifier les usages liés à une voiture électrique ou à l’autoconsommation solaire. « La différence, c’est qu’on s’adresse à tous les foyers, pas seulement aux bénéficiaires du chèque énergie. Et surtout, on va beaucoup plus loin dans la lecture des données », souligne Pierre Picavet.
La sobriété sans renoncer au confort ?
L’ambition affichée d’ecojoko n’est pas de prôner l’austérité énergétique, mais une sobriété compatible avec le confort moderne. L’assistant ne demande pas aux utilisateurs de chauffer à 19 °C quel que soit leur profil, mais plutôt de trouver leur équilibre, en évitant les excès inutiles.
« L’idée, ce n’est pas de revenir à l’âge de pierre ou de vivre dans le froid. On ne vous demande pas de couper le chauffage, mais de vous interroger : est-ce que mon chauffe-eau est bien réglé ? Est-ce que ma pompe ne tourne pas en boucle inutilement ? », illustre Pierre. Un exemple marquant : « Un client avait une pompe à eau pour récupérer l’eau de pluie et alimenter les toilettes. Elle se déclenchait toutes les 15 minutes, jour et nuit, pour rien. Ce genre de gaspillage, on ne le voit pas sans suivi temps réel. »
Parfois, ce sont les appareils en veille qui réservent les plus grandes surprises. « En moyenne, nos utilisateurs découvrent que les veilles leur coûtent 130 € par an. C’est souvent le 3ᵉ poste de consommation d’un foyer. »
Une transition douce vers l’autoconsommation
Au fil du temps, certains utilisateurs d’ecojoko choisissent de coupler leur assistant à une installation solaire, dans une logique de progression : d’abord comprendre et réduire sa consommation, puis produire une énergie bien dimensionnée à ses besoins réels.
« Le modèle idéal, selon nous, c’est : d’abord j’élimine le gaspillage, ensuite je dimensionne mes panneaux solaires au plus juste. C’est plus rentable et plus écologique. » Avec ecojoko, les foyers peuvent visualiser en temps réel s’ils consomment leur production ou s’ils injectent dans le réseau, un atout précieux pour ceux qui veulent maximiser leur autoconsommation.
Même logique pour les utilisateurs de voitures électriques, de plus en plus nombreux : « Sans borne connectée, on ne sait pas combien coûte une recharge. Grâce à notre analyse par appareil, on peut chiffrer précisément ce poste de dépense », explique Pierre.
Une clientèle en quête de sens… et de contrôle
ecojoko séduit aujourd’hui principalement des foyers de maisons individuelles, souvent âgés de plus de 35 ans, propriétaires et attentifs à leur budget. « Ce sont des personnes qui ont déjà une conscience énergétique, mais qui veulent aller plus loin, avec un outil simple, accessible et précis. »
L’abonnement est proposé à 7,99 €/mois ou 229 € à l’achat. « C’est un investissement, certes, mais vite rentabilisé pour les foyers qui l’utilisent activement. »
Et l’intérêt ne faiblit pas. Malgré la légère baisse du tarif réglementé au 1er février 2025, la facture d’électricité a augmenté de 40 % en deux ans. « Les gens restent préoccupés. Ils cherchent des solutions concrètes pour reprendre le contrôle. On voit aussi de plus en plus de jeunes qui nous découvrent via les réseaux sociaux et qui s’intéressent à notre solution. »
Savoir pour pouvoir agir
Dans un contexte de réchauffement climatique et de tension sur les ressources, la sobriété énergétique s’impose de plus en plus comme un levier indispensable pour réduire les émissions. Selon le Haut Conseil pour le Climat, une baisse de 10 % de la consommation d’énergie des ménages permettrait de réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre de près de 4 millions de tonnes de CO₂ par an.
Pour ecojoko, cette sobriété passe avant tout par une meilleure information. « On entend souvent dire “quand on veut, on peut”. Chez ecojoko, on pense plutôt que “quand on sait, on peut agir.” » En rendant visibles les postes de consommation et leurs évolutions en temps réel, l’outil permet aux foyers d’ajuster leurs usages de manière éclairée.
Alors que 45 % des Français estiment déjà faire le maximum pour réduire leur consommation (baromètre 2024 du Médiateur de l’énergie), des solutions comme ecojoko permettent d'accompagner ceux qui souhaitent aller plus loin, sans bouleverser leur quotidien.
Mis à jour le 30 Mai, 2025
Aylin Demir
Rédactrice spécialiste du marché de l'énergie
Diplômée de l’École normale supérieure et de l'ESSEC, Aylin Demir lance Énergie à la Une chez papernest, un média dédié à la transition énergétique et à l’environnement. Elle rend accessible des sujets complexes avec un ton clair et pédagogique, mettant ses compétences éditoriales au service de l’information sur les enjeux écologiques.
Diplômée de l’École normale supérieure et de l'ESSEC, Aylin Demir lance Énergie à la Une chez papernest, un média dédié à la transition énergétique et à l’environnement. Elle rend accessible des sujets complexes avec un ton clair et pédagogique, mettant ses compétences éditoriales au service de l’information sur les enjeux écologiques.
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