État des lieux du marché locatif parisien en 2021

La crise sanitaire qui perdure depuis 2020 et la loi sur l’encadrement des loyers semblent bousculer le marché locatif dans toutes les grandes villes du territoire français. Bien sûr, Paris n’est pas épargnée. L’offre de locations de logements dans la capitale connaît une hausse incroyable, entraînant ainsi une baisse des montants des loyers. Pourquoi ? Comment se porte le marché locatif parisien actuellement ? Faisons le point.

Plus d’offres de location et moins de locataires

Cette année, on a constaté un boom des offres de locations disponibles à Paris, notamment pour les logements meublés. Par exemple, par rapport à l’année précédente, la plateforme de location entre particuliers LocService a enregistré une hausse de 18 % des offres de locations à Paris.

Cela peut s’expliquer par les restrictions sanitaires liées au virus que nous connaissons depuis plus d’un an.

En effet, la fermeture des universités et la mise en place des cours à distance ont fait que de nombreux étudiants sont retournés dans leur famille en attendant la fin des restrictions sanitaires.

De plus, la crise sanitaire a poussé de nombreuses personnes à reconsidérer leur lieu d’habitation. En particulier, de nombreux étrangers établis à Paris ont décidé de rejoindre leur pays d’origine. D’autres parisiens ont choisi de s’éloigner de la capitale pour pouvoir profiter d’un cadre de vie plus adapté au confinement.

Moins de location courte durée

Par ailleurs, la fermeture des frontières a également influé sur la fréquentation touristique, ainsi que sur le nombre de travailleurs étrangers en déplacement à Paris. 

Or, tous ces visiteurs représentaient la clientèle des locations de courte durée. À défaut de pouvoir louer leur logement à la journée ou à la semaine, de nombreux propriétaires se sont rabattus sur la location standard de longue durée.

Cela explique en partie la forte hausse de logements meublés vacants. Effectivement, tous ces logements meublés voués à la location de courte durée se retrouvent aujourd’hui sur le marché locatif en longue durée.

Les grands logements à Paris sont toujours très demandés

En ce qui concerne la location de logements de grande superficie, la demande reste toutefois forte à Paris. 

Il faut déjà noter que le marché immobilier parisien est très tendu du côté des acquisitions immobilières. En effet, on constate un plus grand nombre de demandes que d’offres de biens immobiliers à vendre. Face à cette pénurie de biens immobiliers à vendre, les prix à la vente évoluent à la hausse. Le Baromètre LPI SeLoger nous confirme cette tendance en affichant une hausse de 5,4 % (sur une année) du prix de vente au m² dans la capitale. Cela correspond à un prix moyen de 10 683 € du m² à l’achat.

Certains parisiens ne peuvent donc plus se permettre d’acheter un grand logement à Paris. En attendant une conjoncture plus favorable, ils se tournent donc vers le marché locatif.

En plus de la hausse du prix de l’immobilier à l’achat, la crise sanitaire a aussi boosté la demande de location de grands logements à Paris. Effectivement, la pandémie a rendu le marché de l’emploi incertain. Ainsi, l’acquisition d’un bien devient plus difficile pour de plus en plus de personnes. 

Par conséquent, à défaut de pouvoir acheter par manque de moyens ou de visibilité, de nombreuses personnes se rabattent sur des locations de grandes surfaces dans la capitale.

La baisse du montant des loyers à Paris

Si le prix des logements à vendre a augmenté, on remarque l’effet inverse au niveau du marché locatif parisien. Comme expliqué plus haut, le nombre de logements mis en location a grimpé en flèche. Cela a pour conséquence la baisse des montants des loyers. 

En effet, l’abondance d’offres et le manque de locataires ont rendu la situation très concurrentielle. Les propriétaires ont donc été obligés de baisser le loyer de leur logement. Ils évitent ainsi la vacance de leur bien et limitent la perte financière de leur revenu locatif.

La Baromètre des Loyers SeLoger confirme cette situation à la baisse. Les chiffres indiquent que le prix moyen d’un studio meublé à Paris a baissé de 1,4 % sur un an. Cette tendance va à contre-courant de la dynamique nationale. En effet, le prix moyen des loyers en France a augmenté de 3% cette année.

L’encadrement des loyers à Paris

En plus de la crise sanitaire, il y a un autre facteur qui a impacté le marché locatif parisien. En effet, le dispositif ELAN est entré en vigueur le 1er juillet 2019 dans la capitale. Cette loi a pour but de limiter les hausses abusives des loyers. 

Les plafonds des loyers sont alors fixés par un arrêté préfectoral et sont calculés en fonction des critères des logements (vides ou meublés, nombre de pièces, date de construction). Cet arrêté permet donc de définir un loyer de référence d’un logement, un loyer majoré (qui représente le loyer maximum à ne pas dépasser), ainsi qu’un loyer minoré (qui est le montant minimum qu’un propriétaire peut exiger).

Ce dispositif d’encadrement des loyers à Paris s’est révélé salutaire pour les locataires parisiens et a sans doute contribué à la baisse des loyers. Cependant, au vu de ces limitations de loyers certains propriétaires et même les investisseurs préfèrent investir hors de la capitale au profit des communes où l’encadrement des loyers ne s’applique pas (en Île-de-France par exemple) et où les prix sont plus abordables.

En bref

Pour résumer l’état du marché locatif parisien actuel, on peut constater plusieurs phénomènes qui font que les offres de locations ont augmenté de manière significative et ont de ce fait entraîné la baisse des prix des loyers.

Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons :

• la crise sanitaire qui a fait chuter le nombre de touristes, d’étudiants et de travailleurs étrangers au sein de la capitale. C’est pourquoi on retrouve une grande quantité de logements meublés vacants ;

le dispositif sur l’encadrement des loyers à Paris a aussi joué
un rôle majeur dans la baisse des loyers parisiens.